1. LE PROJET
Ce prochain film parlera de quoi ?
Mal partum, qui durera 15 minutes, abordera la question du mal-être du post-partum*, cette période de plusieurs semaines qui suit l'accouchement.
Le post-partum est souvent un moment de souffrance physique et/ou psychique pour les mères. Pourtant, la société dans son ensemble semble nier l’existence de ces souffrances. Par exemple, les œuvres culturelles, qui façonnent largement nos représentations, présentent toujours une version édulcorée de la maternité. D’autre part, la préparation des futures mères se focalise uniquement sur l’accouchement comme aboutissement, les femmes ne sont que très peu préparées à ce qui va suivre. De plus, nos institutions ne favorisent pas l’accompagnement des mères, le congé paternel bien que récemment allongé reste trop court et surtout facultatif si bien que nombreuses sont les mères qui vivent une grande solitude.
* Post-partum : du latin post « après, derrière » et partus « mise-bas », le post-partum désigne la période qui suit l’accouchement. Selon les sources, il durerait entre six semaines et six mois, voire trois ans. ​​​​​​​
La vidéo de présentation du projet :
L’association Maman Blues rassemble l’ensemble des problèmes de santé physique et mentale du post-partum sous le terme chapeau des « difficultés maternelles », une des difficultés les plus connues étant la dépression post-partum*, mais il y en a d’autres, nécessitant des prises en charges diverses, médicalisées ou pas. Il est donc important de pouvoir détecter ces difficultés, mais aussi de faire en sorte que les femmes qui les vivent, comprennent ce qu’elles sont en train de vivre. Dans un épisode du podcast La Poudre, la sociologue et essayiste Illana Weizman rappelait que ce n’est pas parce qu’une femme n’est pas en dépression qu’elle n’a pas besoin d’aide.
Est-ce que c’est un film sur le baby-blues* ou sur la dépression post-partum* ?
Pas tout à fait non. Le baby-blues* ne dure que quelques jours et concerne la majorité des femmes (entre 70% et 80% des accouchées). Il est considéré comme normal et ne fait donc pas partie des difficultés maternelles répertoriées par l'association Maman Blues. En outre, les femmes sont préparées à le vivre puisqu’on leur en parle dans les cours d’accouchement ainsi que dans les brochures qu’elles reçoivent dans le cadre de leur grossesse. Mon histoire est plutôt celle d’une mère en souffrance dont le mal-être aurait pu aboutir à une dépression post-partum* s’il n’avait pas été diagnostiqué à temps.
* Baby-blues : quelques jours après l’accouchement, beaucoup de mères traversent une période de déprime qu’on appelle le baby-blues. C’est une réaction naturelle, causée par tous les changements physiques, hormonaux et psychologiques liés à l’accouchement. La maman peut alors se sentir irritable, dépassée par les événements, perdre ses repères, avoir des crises de larmes,… Cet état peut durer quelques heures ou quelques jours.
* Dépression post-partum : elle concerne entre 10 et 20% des accouchées et démarre  à tout moment dans l’année qui suit la naissance de l’enfant. Elle nécessite une prise en charge médicale et psychologique. Quelques symptômes de la dépression post-partum : épuisement permanent, profonde tristesse, angoisses ruminantes, dévalorisation et culpabilité excessive, perte d’intérêt pour les activités du quotidien, fragilisation du lien à l’enfant…
Explication : mon histoire se situe entre le baby blues et la dépression
Il ne va pas être très drôle ce film…
L’idée de départ de Pas féérique va rester la même : partager des émotions en empruntant le prisme de l’histoire intime, dans un langage simple, joyeux et accessible. C’est ainsi que j’entends pouvoir amener des personnes à s’intéresser à des sujets qui pourraient leur sembler trop complexes ou trop éloignés. 
Dans Mal partum il y aura donc pas mal d’humour .
2. MAL PARTUM, LES NEWSLETTERS DE LA CAGNOTTE
29 juin 2023 : Vous l'avez fait !
Ça y'est, l'objectif initial de 1000€ a été atteint et même dépassé ! Vous pouvez pas savoir comme j'ai kiffé de voir vos noms apparaître les uns après les autres pendant ces trois premières semaines de campagne. Alors vraiment, merci pour tout .
On me dit dans l'oreillette qu'il y a encore plein de place dans le cochon et qu'il peut contenir bien plus que 1000€. 
Gif animé d'un chat et d'un cochon. Le chat clique sur le bouton d'un smartphone et une pièce tombe dans le cochon
4 août 2023 : Bonnes vacances !
Depuis la dernière newsletter, j'ai beaucoup dessiné et j'ai pu finir mon story-board "graphique" dans les temps. Voici un petit extrait des 27 pages et 213 images qui le composent. Vous allez me dire qu'on ne voit rien à cette échelle… c'est voulu, je tiens à conserver une part de mystère 🤫 !
Nombreuses planches de storyboard
Jusqu'ici, j'avais fait un story-board "crayonné", dans lequel beaucoup d'idées étaient à l'état de gribouillis. Il fallait donc transcrire tous ces gribouillis en dessins définitifs.
De l'esquisse au dessin définitif
Pour ce travail de story-board graphique, j'ai également décomposé chaque dessin en plusieurs dessins. En effet, pour pouvoir rendre compte du futur travail d'animation, il faut réaliser le nombre d'images nécessaires et suffisantes pour comprendre ce qui va se jouer. Ces dessins, on les appelle les "images-clés", il s'agit de toutes les poses entre lesquelles on viendra ensuite ajouter les images qui manquent pour créer l'illusion de mouvement. Dans une production classique, on doit pouvoir passer la main à ce stade aux animateur·ices professionnelles, il faut donc qu'ils aient tout ce qui leur faut: les poses corporelles, les expressions de visage, etc.
Par exemple, voici deux images-clés tirées de mon storyboard graphique, on comprend que le diagramme sort de terre et que les personnages trouvent ça tellement charmant que ça les rapproche :
Extrait de mon storyboard
Vous aurez remarqué que j'aime bien travailler avec des personnages "filaires", des sortes de bonhommes-bâtons. Comme l'animation est un travail infiniment compliqué et que ça n'est pas mon métier, je dois avoir des idées simples et efficaces.
Animation d'un personnage qui s'entraine
Prenez ce petit personnage qui s'entraine… Imaginez maintenant la même scène avec un travail de dessin de précision à faire sur le personnage : le mouvement général certes, mais aussi celui de ses mains, de ses pieds, de ses cheveux, de ses vêtements, et je ne parle même pas de son visage ! Pour un·e pro, ce serait déjà beaucoup de boulot et pour moi, ce serait juste impossible ! 
A ce stade de story-board graphique, j'ai aussi pu identifier les idées qui ne marchaient pas bien et mettre le doigts sur des défauts dans ma structure narrative. J'ai donc fait évoluer mon texte en plus des images. La bonne nouvelle c'est que je vais pouvoir emmener le texte définitif dans mon sac de vacances. Ça ne va pas être du luxe car j'ai 15 mn de monologue à apprendre et le "par coeur" n'est pas un de mes talents cachés ! 
Avant de partir en vacances, j'ai également envoyé mon dossier de candidature pour la commission de septembre du CNC Talents. Si mon dossier passe la première élimination (les lecteurs et lectrices chargés de ne garder que le meilleur) il passera en commission le 18 septembre au milieu de plein de projets plus géniaux les uns que les autres. Et si le jury, composé principalement de réalisateur·ices et vidéastes, m'accorde l'aide à la création, je recevrai une aide financière pour la production du film égale à 50% de mon budget prévisionnel (tout de même). Avec Léa, de l'association les Internettes, j'ai bossé sur un dossier de 15 pages pour accompagner mon pitch de 3mn ainsi que sur ledit budget prévisionnel. Ça a été un gros gros boulot et sans son aide, je ne sais vraiment pas comment j'aurais fait !
Donc voilà, la danse de l'été pour moi, vous l'aurez compris, ça sera ça :
Gif d'un enfant croisant très fort ses doigts
6 octobre 2023 : Zut !
Bon, j'ai tout donné pour cette commission CNC Talents mais j'ai reçu la mauvaise nouvelle vendredi dernier : le jury ne m'a pas attribué l'aide qui m'aurait permis de couvrir tous les frais externes de ce film…
C'est pas grave.
Déjà parce que je suis passée en commission plénière et que ça veut quand même dire que mon projet avait passé la pré-sélection des lecteurs et lectrices ; ensuite, parce que je vous ai vous, mes co-producteurs et co-productrices et enfin parce que mon envie de faire ce film n'a pas bougé ! 
D'ailleurs, j'ai pu vérifier dès le lendemain de cette annonce que j'avais une bonne étoile au-dessus de ce projet, puisque j'ai trouvé sur ma route un lit bébé qui pourrait bien jouer dans le film. Il m'attendait là, dans la rue :
Message du CNC et photo du lit bébé
Cette petite déconvenue "financement" va retarder un peu la sortie du film, ce sera plutôt pour début 2024. La cagnotte a maintenant un nouvel objectif de 2000€, n'hésitez pas à continuer d'en parler autour de vous…
23 novembre 2023 : Nouvelles d'automne
Ça fait maintenant un petit paquet de semaines que je travaille sur les animations et que je confronte les idées que j'avais en tête avec le réel. J'ai commencé à animer mes séquences dans l'ordre chronologique et surtout, j'ai filmé, avec un iPad, une version "crado" du film dans le vrai décor. Comme ça, je peux monter mes séquences au fur et à mesure et voir ce que ça donne. Et à la fin de cette étape j'aurai une maquette du film.
Extrait de mon carnet
Ça c'est le petit diagramme que j'ai fait dans un coin de mon carnet pour visualiser l'avancement de l'animation. En gros, j'ai 57 séquences qui vont de quelques poignées de secondes à une vingtaine de secondes chacune. Pour certaines c'est de la rigolade, c'est facile et ça marche direct… et pour d'autres, je me dépasse, je recommence 10 fois et parfois c'est pour tout jeter à la poubelle quelques jours après, parce que finalement, je coupe la scène. 
Moi avec un bébé sur chaque membre
Ça par exemple c'est une séquence qui ne sera pas dans le film. Je l'aimais beaucoup, je l'avais pas trop mal réussie, mais elle était en trop. Elle arrivait à un moment où il y avait déjà plusieurs visions métaphoriques qui s'enchaînaient, j'avais donc peur qu'on décroche. Et surtout je n'avais pas envie qu'on rigole à un moment où je voulais montrer le sérieux de la situation.
Au final, c'est pas grave, déjà parce que ça me fait un truc chouette à mettre dans cette newsletter, mais surtout parce que chaque fois que je coupe un plan ou une phrase sur laquelle j'avais passé vachement de temps et d'énergie, je sais que je suis en train de faire exactement ce qu'il faut faire, à savoir améliorer mon film, encore et encore. Quand j'ai étudié les arts graphiques, y'a un prof qui nous a dit qu'une œuvre était finie, non pas quand on n'avait plus rien à ajouter, mais quand on n'avait plus rien à retrancher. J'essaie d'avoir toujours ça en tête.
Le texte aussi continue d'évoluer, je réécris certains passages, je précise des formulations, je simplifie des enchainements… ça commence donc à prendre forme sérieusement et j'ambitionne d'avoir fini l'animation et bien entamé le bruitage avant Noël 🤞.
Gif de Mariah Carey
Vous vous demandez peut-être pourquoi je fais toutes ces étapes avant de tourner et vous avez raison de vous poser la question car habituellement, ce sont des étapes dites de "post-production", donc qu'on fait après la production (sous-entendu le tournage). On tourne les images, puis on monte, on fait les effets spéciaux ou les séquences animées, on bruite, on met en musique, etc. Et ça, ça implique qu'on est capable d'anticiper que tout ce qu'on a prévu va fonctionner, on ne pas s'amuser à faire travailler plein de gens sur un truc dont on ne sait pas si ça va tenir la route. Sauf que là, y'a que moi et ça change tout. Plutôt que de revoir ma copie encore et toujours jusqu'à ce que quelqu'un estime que c'est sans risque, je fais. Et puis expérimenter, échouer, recommencer et recommencer encore, ça m'emmène dans des idées auxquelles je n'aurais jamais pensé au-dessus d'une feuille blanche.
Par contre, là où je ne veux pas prendre de risque, c'est pour le tournage. Comme il n'y aura qu'une journée de tournage, que je vais louer du matériel et faire travailler des professionnel·les, je n'aurai pas le droit à l'erreur. Et pour ne pas faire d'erreur, j'ai besoin de pouvoir valider une maquette du film auprès de quelques personnes avant de tourner, afin d'être certaine, déjà qu'on comprend tout, mais aussi que je ne dis pas de bêtises sur le sujet des difficultés du post-partum. 
Alors évidemment, cette méthode nécessite d'avoir "du temps à soi" et j'ai la chance d'avoir un boulot et une organisation familiale qui m'en laissent un peu, c'est un vrai privilège.
Pour terminer cette newsletter, je vous montre le travail du jour : j'ai demandé à mon copain de me filmer afin de pouvoir reproduire le mouvement de quelqu'un qui donne un coup de pioche. Puis, en décalquant, j'ai décomposé le mouvement en 5 images par secondes. J'ai maintenant un petit squelette qui va me servir de base pour animer mon personnage.
L'animation image par image : squelette
Oui, je porte des charentaises. Je vous rappelle que cette newsletter s'appelle "Nouvelles d'automne", pas "Quelle paire de chaussure pour époustoufler en 2024?".
24 janvier 2024 : Bonne année !
Je vous souhaite une très bonne année 2024 ! J'espère qu'elle vous apportera des belles rencontres, que vous aurez du temps rien que pour vous, et tout ce qu'il faut d'énergie pour bien en profiter.
On est le 24 janvier et — une fois n'est pas coutume — je suis un peu à l'arrache. Il y a parmi vous des personnes qui me connaissent depuis un paquet d'années et qui savent qu'entre 2009 et 2019, j'ai utilisé le prétexte des vœux pour réaliser un film par an, bricolé pendant tout le mois de janvier et envoyé in extremis le 29 ou le 30. C'était un super terrain de jeu, le seul endroit où je m'autorisais tout… ou presque. Parce que mes vidéos, si elles étaient inventives et parfois un peu barrées, elles étaient surtout consensuelles.
Covers de mes cartes de voeux
En janvier 2020, j'ai commencé à me sentir un peu à l'étroit et j'ai eu envie d'allier le plaisir de "faire des choses" au besoin de "dire des trucs", ça a donné Juste un spectacle pour enfants, le premier film Pas féérique et c'en était fini de cette tradition des vœux en vidéo. J'ai raccroché le tablier et laissé 100% du marché à dromadaire(point)com !
Et donc cette année, j'ai pu consacrer tout mon temps libre du mois de janvier à Pas féérique et les nouvelles sont plutôt bonnes, car je viens d'achever la maquette de Mal partum.
Ce que vous voyez en dessous, c'est mon montage dans Adobe Première. Pour que le film ait un bon rythme, il faut travailler de manière super ciselée, ça explique le nombre de briques pour les images, ici il faut écarter, là il faut resserrer. Côté son, c'est pareil, pour donner du rythme et étoffer l'univers créé par les dessins, il faut amener un paquet de bruitages, de sons d'ambiance, de bouts de musique, etc.
Timeline de mon montage
Il me reste encore pas mal de détails d'animation à fignoler, mais je sais maintenant que le film va fonctionner et c'est le plus important à ce stade. Je vais donc pouvoir préparer le tournage.
Concrètement, le film va se passer dans la chambre de mon enfant et il y aura deux époques. Aujourd'hui :
Maquette  du décor de Mal partum

(Image tirée de ma maquette )

… et hier, via un flashback qui nous ramènera 8 ans en arrière :
Photo maquette du décor de Mal Partum

(Image tirée de ma maquette )

Alors le décor est encore un peu vide, c'est normal, tout ça c'est en grande partie du montage photo, mais vous voyez l'idée. 
Bref, je vais me mettre à préparer tout ça, je vais chercher les accessoires qu'il me manque encore, et puis je vais aussi travailler mon texte avec une comédienne, pour mettre un peu plus de jeu et de "présence corporelle" que dans mes deux premiers opus. La femme-tronc derrière sa table, c'est fini !
22 mars 2024 : C'est pour bientôt !
J'ai le plaisir de vous annoncer que le film sortira fin avril ou début mai, car la date de tournage est maintenant fixée : ce sera le samedi 6 avril, sauf extinction de voix ou autre souci de dernière minute. Ce sera mon premier vrai tournage et je ne vous cache pas que je stresse un peu, mais j'ai la chance d'être super bien accompagnée par Clémence Plaquet, qui sera la cheffe opératrice du film. On a déjà fait plusieurs réunions pour établir la liste de matériel et préparer le plan de tournage, c'est à dire l'ordre dans lequel on va tourner les séquences, en tenant compte des changements de décor, des pauses pour l'équipe, etc.

(Photos de la table de travail avec Clémence)

Clémence Plaquet est directrice photo pour le cinéma, la télévision et travaille également pour des vidéastes comme Marine Périn. C'est d'ailleurs dans le générique de sa web- série Punchlineuses que j'ai repéré le nom de Clémence. J'ai pris contact avec elle et on a vite découvert qu'on habitait à 5 minutes l'une de l'autre, j'ai pris ça comme un signe que ce tournage allait bien se passer ! 
Et comme l'ingé-son avec qui je projetais de travailler n'était plus disponible, j'ai demandé à Clémence de me présenter quelqu'un avec qui elle aimait travailler. J'aurai donc avec moi une partie de la team de la série L'effondrement  pour filmer le (presque) effondrement d'une mère, ça colle plutôt bien. Clémence Plaquet et Lucas Goix ont effectivement collaboré sur cette série — diffusée initialement sur Canal+ et désormais en libre accès sur Youtube — que j'ai regardée pour l'occasion. J'ai trouvé ça vraiment super et haletant, mais j'avoue que ça ne m'a pas aidée à trouver l'optimiste en moi. Je vous la conseille uniquement si vous n'êtes pas trop sujet·te à l'éco-anxiété !
Le 6 avril, j'aurai deux autres personnes avec moi sur le plateau (je dis plateau mais on est d'accord que je parle de la chambre de mon fils). Il y aura mon compagnon, Guillaume, mon assistant en or depuis le début de Pas féérique. Mais cette fois-ci je ne lui demanderai pas sans cesse si la caméra tourne encore ou si j'ai oublié une phrase, il s'occupera de l'intendance et endossera une deuxième casquette : celle d'assistant décorateur, puisqu'on s'occupe ensemble des décors de Mal partum. 
Et comme si on n'allait pas déjà être serré·es comme des sardines dans la chambre du petit, il y aura une cinquième personne, qui me dirigera au niveau du jeu : la comédienne Marie-Emilie Michel. Elle est montreuilloise comme moi, mais je l'ai rencontrée sur Instagram pendant le confinement. Depuis, je vais la voir jouer avec sa troupe, le collectif Lilalune etc qui travaille sur des thématiques féministes. Avec Marie-Emilie, on s'est vues lundi pour répéter. C'était génial, elle m'a vraiment aidée à évacuer le côté "tuto" pour évoluer vers un esprit "seule en scène". Elle a apporté plein de nuances dans le jeu, qui vont me permettre d'être plus juste et plus touchante ; mais aussi permettre au film d'être mieux rythmé et moins linéaire dans la voix. Dans ma maquette, on avait un peu l'impression d'assister à une conférence TEDX, avec des bras qui s'agitent sans cesse, on a donc travaillé sur une approche plus intime, plus en lien avec le sujet et la façon dont j'ai envie d'en parler. 

(Exemples d'indications de jeu issues de la répétition)

A côté de ça, j'ai donné les derniers coups de cutter dans mes accessoires en kadapak, qui sont un peu la signature des films Pas féérique. Ces petites séances de travaux manuels ne sont pas de refus car un film Pas féérique, ce sont des centaines d'heures passées assise à un ordinateur. Je me suis fabriqué un petit crayon à 2 mines, pour tracer facilement des traits de 5 mm d'épaisseur, que je viens ensuite colorier au marqueur noir. Franchement, ces bidouilles, ça fait vraiment partie du projet, si on venait me voir pour me dire que ce genre de stylo existe, je serais limite triste.
Autre gros morceau : la fiche mémo pour la fin du film. Comme pour le film Les Cheveux courts, je souhaite que les spectateur·ices puissent aller plus loin en téléchargeant une petite documentation en fin de vidéo. Pour celle-ci, il y a un enjeu supplémentaire : des jeunes mères ou des personnes de leur entourage pourraient se reconnaitre dans ma situation et il est important pour moi de leur dire où elles peuvent trouver de l'aide. J'avais pris pas mal de notes pendant le travail sur le texte du film à partir de quelques lectures incontournables et du site de l'Association Maman Blues. J'ai donc compilé tout ça, j'ai envoyé mon pdf en relecture à la présidente de l'association, Elise Marcende et on l'a affiné ensemble. Je lui suis super reconnaissante d'apporter sa caution à cette fiche.  
En attendant le jour J, je bosse maintenant sur les sous-titres pour les personnes sourdes et malentendantes. Il ne s'agit pas du mot-à-mot comme on le voit désormais systématiquement sur les réseaux sociaux. Là, il faut drastiquement réduire le texte parce que les spectacteur·ices doivent pouvoir profiter de l'image. Il faut donc reformuler et enlever ce qui peut l'être, mais aussi remplacer les expressions d'argot qu'on n'utilise qu'à l'oral. Dans Juste un spectacle pour enfants, par exemple, j'avais dû trouver un équivalent plus soutenu à l'expression "se cailler les miches" 😂.
Voilà pour les nouvelles en ce début de printemps. J'ai hâte que tout ça soit dans la boîte pour que vous puissiez voir ce film dont vous être les co-producteurs et co-productrices. D'ailleurs le générique est prêt et j'ai tout prévu pour que vous ayez le temps de trouver votre nom dans la liste, on est pas dans la team anniversaire du Club Dorothée ! 
(Explication de la blague en images pour celles et ceux
qui n'ont pas grandi dans les années 80/90)